Brel et Aznavour : le B-A BA de la chanson francophone

S’il me fallait concevoir un abécédaire de la chanson francophone, je n’hésiterais pas à commencer par Aznavour, puis Brel, etc.

C’aurait pu être Adamo puis Biollay, mais non…

Chez les dames, ce serait Added, puis Barbara.

À mes oreilles, les deux chanteurs sont des géants, avec peut-être une préférence pour Jacques Brel dont la fougue et l’intensité de sa voix me font frissonner. Ils ont inspiré plus d’un artiste.

• Ray Charles, Bob Dylan, Elvis Costello (rien que ça !) entre autres ont repris des chansons d’Aznavour
• On ne compte plus les reprises de chansons de Jacques Brel par Franck Sinatra, Arthur H, Nina Simone, … Ma préférence va à « Voir un ami pleurer » par Arno, et bien sûr « Amsterdam » par David Bowie, qui naviguait dans le sillage de Scott Walker.

Brel est né cinq ans après Aznavour. Notre poète arménien a rendu son dernier souffle quarante ans après le grand Jacques.

Brel est mort à 49 ans, Aznavour vient de nous quitter à 94 ans. Funeste anagramme …

En 1972, Charles Aznavour chante « Comme ils disent ». À cette époque, il fallait quand même pas mal de courage pour aborder le sujet de l’homosexualité qui était quasi tabou dans le monde de la chanson française (et ailleurs du reste).

Un an plus tard, David Bowie, de passage à Paris, demande à rencontrer Jacques Brel qu’il admire. Ce dernier aurait coupé court en déclarant : « Comment un pédé pareil peut-il croire que je pourrais avoir envie de le voir ? ».

Comme quoi, on peut avoir un talent immense et une redoutable étroitesse d’esprit.

Aznavour avait le talent et l’esprit.

Pour terminer :

« Amsterdam » par Bowie :

https://www.youtube.com/watch?v=4uPZIG5BHD4

« Comme ils disent », par Aznavour :

https://www.youtube.com/watch?v=-4-zC8WtwBw

Nul n'a le droit en vérité

De me blâmer de me juger

Sérézin – 5 octobre 2018 - http://hallospaceboy.over-blog.com/